lundi, 25 juillet 2011 00:00

Le Gardasil, vaccin anti-cancer, nouveau scandale sanitaire ?

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Depuis sa commercialisation en 2006, le Gardasil du laboratoire Sanofi-Pasteur MSD fait polémique. Deux jeunes femmes se disent victimes d’effets secondaires graves liés à ce vaccin. Elles ont déposé une demande d’indemnisation.

 

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Après le Mediator, le Gardasil ? Arrivé sur le marché en novembre 2006, le vaccin destiné à lutter contre le cancer du col de l’utérus se retrouve une nouvelle fois sur la sellette. Deux jeunes filles de 16 et 20 ans estiment que ce médicament a provoqué chez elles de redoutables effets indésirables. Elles ont d’ailleurs déposé une demande d’indemnisation auprès de la Commission régionale de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux (CRCI) de Lyon la semaine passée.

Le Gardasil a-t-il effectivement provoqué les crises de paralysie intempestives, les maux de tête et les douleurs au ventre dont se plaignent les jeunes femmes ? « Il n’est pas exclu que le vaccin soit responsable de ces effets secondaires », note Jean-Pierre Spinosa, gynécologue-obstétricien en Suisse, co-auteur de « La piqûre de trop ? »*.

Comme souvent dans le domaine du médicament, le lien de cause à effet est difficile à prouver. Reste que depuis sa mise sur le marché, le Gardasil ne cesse d’être remis en cause. Début juillet, Philippe de Chazournes, médecin à Saint-Denis-de-La-Réunion et président de l’association de médecins Med’Océan, s’interrogeait dans une lettre ouverte au ministre de la Santé, Xavier Bertrand : « L’efficacité du vaccin Gardasil est-elle démontrée ? Le vaccin Gardasil est-il véritablement sans danger ? La balance bénéfice/risque est-elle suffisante pour maintenir son remboursement ? »

 

Le Gardasil, vaccin anti-cancer, nouveau scandale sanitaire ?

Un questionnement d’autant plus important qu’en l’espace de 5 ans, près d’1,5 million de jeunes femmes âgées de 13 à 26 ans ont reçu au moins une dose de ce vaccin, remboursé à hauteur de 65% par la Sécurité sociale… alors même que la preuve de son efficacité n’a toujours pas été donnée. « Les études cliniques du Gardasil n’ont pas été réalisées dans les règles de l’art », assure le docteur Spinosa. « Normalement, pour évaluer son innocuité, on compare un traitement à un placebo. Or, dans le cas de ce vaccin et dans la très grande majorité des études, le « placebo » utilisé n’était pas autre chose que l’adjuvant du vaccin ». L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a inscrit le Gardasil sur sa liste des médicaments sous surveillance post-crise du Mediator. Près de 1.700 notifications d’effets secondaires ont été recueillis par les autorités sanitaires concernant ce vaccin « contre le cancer du col de l’utérus ».

« Parler de vaccin contre le cancer du col de l’utérus, c’est un abus de langage », rappelle Philippe de Chazournes. « Il s’agit d’un vaccin contre certains papillomavirus humains pouvant être à l’origine de cancer ». Reste qu’en terme de communication, vaccin contre le cancer, c’est beaucoup plus efficace. Le labo l’a bien compris. Il y a encore peu, des campagnes de promotion de la vaccination envahissaient les écrans télé et les pages des magazines. « Si vous êtes parents d’une adolescente, vous savez sans doute que l’année de ses 14 ans est un rendez-vous important : celui de la vaccination contre le cancer du col de l’utérus », vante une publicité sur papier glacé. « J’ai fait vacciner mes enfants contre la polio, la coqueluche, la tuberculose, le tétanos… sans me poser de question : ce sont des mesures de prévention nécessaires… La vaccination contre le cancer du col de l’utérus en fait partie », témoigne, sur la réclame, un certain Christophe, 40 ans, père d’une ado de 14 ans.
Plus haut, c’est une autre maman qui se réjouit : « pouvoir se protéger contre ce cancer est une chance ». Un peu plus bas, et en plus petits caractères, la même maman rappelle qu’il faut bien sûr faire des frottis de dépistage régulièrement… « Le danger, c’est que les jeunes femmes vaccinées ne voudront peut-être plus aller faire ces frottis », s’inquiète Philippe de Chazournes. Depuis les années 1980, le nombre de nouveaux cas et la mortalité liée au cancer du col de l’utérus est en baisse continue. « La seule et unique mesure de prévention associée à cette baisse régulière est le dépistage régulier par un frottis cervico-utérin », rappelle le médecin. La méthode demeure la plus sûre pour traquer les cellules cancéreuses. Mais elle fait sans doute moins les affaires de Sanofi-Pasteur MSD : chaque dose de Gardasil est vendue plus de 120 euros. Sachant qu’il est recommandé d’en recevoir au moins 2 ou 3, le calcul est vite fait. Un bon business qui pourrait devenir encore plus important : la firme tenterait d’étendre la vaccination… aux garçons.

* Catherine Riva, Jean-Pierre Spinosa « La piqûre de trop ? Pourquoi vaccine-t-on les jeunes filles contre le cancer du col de l’utérus ? », éditions Xenia

Source : http://www.marianne2.fr/Le-Gardasil-vaccin-anti-cancer-nouveau-scandale-sanitaire_a208619.html
Lu 11717 fois Dernière modification le mardi, 01 juillet 2014 13:13

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